Les extensions de 1896
Alors que d'autres forts de rideaux, ou certains forts de protection immédiate des camps retranchés seront modernisés vers 1900, le fort de Troyon, construit dans l'esprit des plan I et II de 1880, ne correspondait plus, par sa la situation trop en arrière des nouvelles zones de combat prévues, aux nouveaux plans plus offensifs (plan XIV de 1898 et suivants).
Aussi, il ne recevra pas comme les autres forts, d'armement moderne sous tourelle escamotable ou de bétonnage conséquent pour le protéger des nouveaux obus torpilles.
On se bornera (mais ce sera cependant essentiel) à construire, comme dans tous les autres forts, deux grands magasins cavernes, creusés dans le roc, sous les murs de contrescarpe, de chaque côté du ravelin.
Ces "magasins cavernes", comme leur nom l'indique, étaient prévus pour un usage mixte et multiple, comprenant à la fois le stockage des munitions et poudres dans de meilleures conditions de sûreté que dans les anciennes poudrières maçonnées, mais ils avaient également comme rôle d'accueillir la partie de la garnison de repos et les vivres en cas de bombardement intensif.
En effet, l'apparition des nouveaux obus-torpilles, à structure d'acier et avec un explosif plus puissant à base de mélinite, rendait les anciennes poudrières maçonnées totalement obsolètes en cas de bombardement. C'est la raison pour laquelle on creusera ces poudrières souterraines sous les murs de contre-escarpe.
C'est la raison pour laquelle on donne plusieurs appellations à ces constructions, comme "magasin-caverne", la plus judicieuse, "abri-caverne", "abri sous roc", ou encore "poudrière sous roc".
Ces magasins cavernes sont creusés à plus de 12 mètres de profondeur par rapport au fond du fossé avec lequel ils communiquaient par deux entrées pour chaque magasin caverne (toujours le souci de procurer une deuxième sortie pour éviter l'emmurement des combattants) De ces entrées dans le fossé, des escaliers descendaient donc jusqu'au niveau du sol des magasins cavernes.
Travaux 17
Après la bataille de Verdun, où le rôle des anciens forts sera revalorisé, des travaux d'aménagement importants seront réalisés dans les sous-sols du fort de Troyon.
On construisit depuis l'intérieur du fort, deux émergences bétonnées côté gorge, une au nord et une au sud, tandis qu'une troisième prévue à l'Est, sur la rue du rempart ne sera pas réalisée.
Ces émergences bétonnées permettaient aux soldats d'accéder au réseau souterrain en descendant un escalier de près de 12 mètres de dénivelé.
A ce niveau, les nouvelles galeries se raccordent à l'ancien réseau souterrain de 1896, et qui permettait de monter les obus des poudrières sous roc vers les poudrières maçonnées ou les postes de combat, au moyen d'un ascenseur à palan situé dans une gaine latérale de chaque poudrière (cet ascenseur existait déjà dans les aménagements de 1896).
Par la même occasion, on creusera aussi des passages souterrains reliant ces premières galeries de l'intérieur du fort vers les deux poudrières sous roc qui avaient assez bien résisté aux bombardements de septembre 1914. Ces galeries souterraines passent donc sous les fossés de gorge pour aboutir en bas des anciens escaliers des abri-cavernes. Ces galeries protégées correspondaient ainsi à un besoin déjà exprimé en 1911, où l'on s'était plaint qu'il fallait traverser le fossé à découvert pour remonter les munitions vers le fort.
Le réseau souterrain comprend d'abord une liaison entre les deux abri-cavernes. Au centre de cette transversale, une grande dorsale remonte vers le centre du fort, pour finir au niveau de la rue du rempart, vers la caponnière double de tête, où devait se situer la troisième émergence qui ne sera jamais construite.
Casernement souterrain
Dès le départ de la dorsale depuis la transversale des abris-caverne, on trouve sur la droite trois grandes salles creusées dans le roc, et qui sont les casernements souterrains pour les périodes de combat.
Ces salles souterraines qui mesurent environ 12 mètres de long sur près de 6 mètres de large, sont donc situées en profondeur sous la place du ravelin, vers l'endroit où se dresse maintenant le monument Séré de Rivières.
Ces salles communiquent à chaque extrémité par un couloir transversal. Cette configuration était nécessaire pour permettre l'évacuation par n'importe quel côté au cas où un obus puissant aurait fait s'effondrer la voûte : on ne voulait pas prendre le risque de laisser des soldats emmurés vivants dans une salle en cul-de-sac.
Citernes et puits
Si l'on continue cette grande dorsale en direction du centre du fort, on trouvera successivement des petites salles à gauche et à droite dont nous ne connaissons pas la destination exacte pour chacune d'elles, sauf qu'il s'y trouvait une prise d'air.
Par contre, une des salles de gauche est une citerne à eau encore bien conservée (l'eau s'y dépose toujours via des conduites équipées de robinets et qui viennent de la surface).
En effet, l'alimentation principale se fait avec les eaux de ruissellement de la surface. Toutes les structures du fort comme les casernements et autres casemates, étaient recouvertes d'un béton d'étanchéité en dessous des terres de protection.
Ce béton collectait les eaux de pluie à la manière d'un lit d'argile sous le sable. De plus, il est connu que les forts de cette époque étaient équipés à la construction, d'un système de drainage "Rouby" constitué de drains qui collectaient également l'eau sur les surfaces extérieures.
Observatoire bétonné
En continuant la grande dorsale sur quelques mètres encore, on arrive à un puits d'extraction des déblais qui se trouve au niveau de la deuxième cour.
Juste avant ce puits d'extraction, une galerie part sur la droite en direction de la caponnière sud. Cette galerie dessert d'abord par une courte bretelle l'observatoire blindé puis la branche principale continue vers la caponnière sud (où se trouvait un autre puits d'extraction); elle continue ensuite vers la grosse coupole Pamart de type II située sur les glacis en dehors des fossés.
De la bretelle, une courte galerie de quelques mètres aboutit directement à l'observatoire, où en levant la tête, on peut voir le jour par le trou supérieur situé à quelques 22 mètres au-dessus du fond de la galerie.
Ce puits est constitué d'une galerie verticale à section carrée (pour la partie rocheuse), sur le haut de laquelle est appuyé un cylindre de béton épais qui monte jusqu'au sommet.
Emergences bétonnées d'accès
On construisit depuis l'intérieur du fort, deux émergences bétonnées côté gorge, une au nord et une au sud, tandis qu'une troisième prévue à l'Est, sur la rue du rempart ne sera pas réalisée.
Ces émergences bétonnées permettaient aux soldats d'accéder au réseau souterrain en descendant un escalier de près de 12 mètres de dénivelé.
A ce niveau, les nouvelles galeries se raccordent à l'ancien réseau souterrain de 1896, et qui permettait de monter les obus des poudrières sous roc vers les poudrières maçonnées ou les postes de combat, au moyen d'un ascenseur à palan situé dans une gaine latérale de chaque poudrière (cet ascenseur existait déjà dans les aménagements de 1896).